Synopsis et détails:
Si le scĂ©nario de 'Project Gemini', ou 'Gemini Man', est trop proche des succĂšs parfois nanardesques du box-office produits par Bruckheimer dans les annĂ©es 1990, Ang Lee prĂ©fĂšre profiter de l'occasion pour faire l'expĂ©rience de sa 3D en tant que fou, 120 images par seconde. Henry Brogan, un meurtrier professionnel, est soudainement attaquĂ© et persĂ©cutĂ© par un jeune agent mystĂ©rieux capable de prĂ©dire chacun de ses mouvements. La sortie de ce film semble ĂȘtre un blockbuster typique des annĂ©es 90. Peut-ĂȘtre parce que son producteur, Jerry Bruckheimer, rĂ©alise ce projet depuis 1997 par l'intermĂ©diaire de sa sociĂ©tĂ© Jerry Bruckheimer Films. Cependant, la technologie de l'Ă©poque ne permettait pas de spĂ©cifier ce film dans lequel un meurtrier doit se battre avec son double jeune homme, envoyĂ© pour le tuer.
De fausses annonces de casting, le projet finit par ĂȘtre proposĂ© Ă Ang Lee, qui voit lâopportunitĂ© de poursuivre ses expĂ©riences dans le secteur de la mise en scĂšne 3D pendant plus de dix ans. Il faut dire que, peut-ĂȘtre mĂȘme plus que James Cameron, le rĂ©alisateur taĂŻwanais a tentĂ©, pour certains films et avec dĂ©termination, de briser la barriĂšre physique de l'Ă©cran de cinĂ©ma afin d'immerger complĂštement le public dans ses films.
De son trĂšs sous-estimĂ© Hulk, il faut voir comment, dans ce film qui n'a pas bĂ©nĂ©ficiĂ© de l'apport de la 3D, Lee joue des surfaces planes et des transparences, dans ses transitions et ses jeux entre l'arriĂšre et le premier plan. La fameuse OdyssĂ©e Pi, bien sĂ»r, et le One Day in Billy Lynn, malheureusement mĂ©connu, ont montrĂ© un peu plus dâenthousiasme pour les technologies cinĂ©matographiques plus modernes.
Le projet Gemini bĂ©nĂ©ficie Ă©galement de ces avancĂ©es techniques. Une session en 3D et 4K, Ă 120 images par seconde. Câest le seul moyen pour le cinĂ©aste dâĂ©liminer lâeffet stroboscopique que nous rencontrons toujours dans la plupart des films en relief, ce qui rend lâimage floue, difficile Ă suivre et, surtout, empĂȘche lâimmersion.
Tout est dix fois plus grand. Le passage d'un train Ă grande vitesse (Ang Lee interprĂšte le premier choc du cinĂ©aste), les amorces aux fusils, un avion de nuit au milieu des nuages ââs'approchant lentement de la camĂ©ra, une bagarre entre deux Will Smith dans l'obscuritĂ© des catacombes Ă peine illuminĂ© par une lampe de poche. Tout est parfaitement lisible et propre, ce qui provoque le vertige stimulant d'avoir l'impression de vivre chaque sĂ©quence.
Le cinĂ©aste se concentre sur le rĂ©alisme des scĂ©narios et des textures. Il ne crĂ©e pas de mondes numĂ©riques sophistiquĂ©s, mais il utilise l'environnement pour rĂ©ellement donner ce sentiment de rĂ©alitĂ© Ă l'Ă©cran. Et mĂȘme si vous ĂȘtes parfois obligĂ© de recrĂ©er certains objets en infographie, cela fonctionne tout le temps.
'Gemini Project' est un spectacle incroyable, mais il nĂ©cessite les meilleures conditions pour se dĂ©velopper complĂštement. En tant que pure mise en scĂšne, 'Gemini Man' gagne son pari et dĂ©montre que, mĂȘme pour les projets les plus insipides, le recours Ă un cinĂ©aste expĂ©rimentĂ© Ă la recherche de nouveaux dĂ©fis peut garantir un minimum de qualitĂ© Ă l'ensemble. Par consĂ©quent, il est angoissĂ© de dĂ©couvrir le prochain projet immersif du rĂ©alisateur de Tiger and Dragon.
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